{"id":11394,"date":"2023-02-26T17:30:06","date_gmt":"2023-02-26T16:30:06","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2023\/02\/26\/ils-ont-quitte-le-secteur-de-l-hotellerie-du-tourisme-ou-de-la-restauration-j-en-ai-eu-marre-de-me-sacrifier_6163389_3234.html"},"modified":"2023-02-26T17:30:06","modified_gmt":"2023-02-26T16:30:06","slug":"ils-ont-quitte-le-secteur-de-lhotellerie-du-tourisme-ou-de-la-restauration-jen-ai-eu-marre-de-me-sacrifier","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/ils-ont-quitte-le-secteur-de-lhotellerie-du-tourisme-ou-de-la-restauration-jen-ai-eu-marre-de-me-sacrifier\/","title":{"rendered":"Ils ont quitt\u00e9 le secteur de l\u2019h\u00f4tellerie, du tourisme ou de la restauration\u00a0: \u00ab\u00a0J\u2019en ai eu marre de me sacrifier\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
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Une maison achet\u00e9e \u00e0 cr\u00e9dit, un CDI \u00e0 l\u2019agence Orpi du centre-ville d\u2019Aurillac, un van am\u00e9nag\u00e9 pour partir en week-end avec son compagnon : telle est la nouvelle vie de Marjolaine Guibal, 30 ans, depuis qu\u2019elle a quitt\u00e9 le monde de l\u2019h\u00f4tellerie. Elle y a pass\u00e9 dix ans, dont plusieurs saisons comme r\u00e9ceptionniste d\u2019un village vacances \u00e0 Super-Besse (Puy-de-D\u00f4me). \u00ab Sans le Covid, j\u2019y serais encore !<\/em>, assure cette dipl\u00f4m\u00e9e d\u2019une licence en commerce. La pand\u00e9mie a \u00e9t\u00e9 un d\u00e9clic. On devait se confiner, l\u2019h\u00f4tel fermait, et je n\u2019avais pas de logement \u00e0 moi. J\u2019ai compris que ce n\u2019\u00e9tait plus possible. \u00bb<\/em><\/p>\n

Comme Marjorie Guibal, de nombreux salari\u00e9s du monde du tourisme (h\u00f4tellerie, restauration, campings, parcs de loisirs\u2026) ont chang\u00e9 de vie au cours de ces trois derni\u00e8res ann\u00e9es, accentuant les difficult\u00e9s de recrutement que conna\u00eet ce secteur. Les longues p\u00e9riodes de fermeture ou de ralentissement de l\u2019activit\u00e9 li\u00e9es \u00e0 la crise sanitaire, en 2020 et 2021, ont acc\u00e9l\u00e9r\u00e9 leur prise de conscience, en particulier sur l\u2019impact de leurs conditions de travail sur leur vie priv\u00e9e. Et ce, m\u00eame si les personnes que nous avons interrog\u00e9s parlent aussi avec nostalgie de leur ancien m\u00e9tier, du collectif, du plaisir du service, de \u00ab l\u2019esprit de famille \u00bb qui s\u2019en d\u00e9gageait. Ou du sentiment de libert\u00e9 que procurait cette possibilit\u00e9 de travailler comme saisonnier, l\u2019hiver \u00e0 la montagne, l\u2019\u00e9t\u00e9 au soleil.<\/p>\n

\u00ab Quand tu es dans ce secteur, tu travailles quand tout le monde est en week-end ou en vacances. Tu rates tout : les anniversaires, les soir\u00e9es, les mariages, la vie, quoi ! \u00bb<\/em>, exprime Delphine Palatan, 39 ans, qui, quinze ans durant, a \u00e9t\u00e9 gouvernante dans plusieurs h\u00f4tels de Savoie. \u00ab Le Covid, \u00e7a a \u00e9t\u00e9 un moment qui m\u2019a permis de penser \u00e0 moi \u00bb<\/em>, <\/em>d\u00e9clare celle qui a amorc\u00e9 un processus de reconversion pour devenir formatrice, \u00ab avec des horaires normaux, du lundi au vendredi \u00bb. <\/em><\/p>\n

Lire aussi :<\/span> Article r\u00e9serv\u00e9 \u00e0 nos abonn\u00e9s<\/span><\/span> Face \u00e0 la d\u00e9sertion des salari\u00e9s des h\u00f4tels, restaurants et campings, le douloureux r\u00e9veil des employeurs<\/a> <\/span> <\/section>\n

\u00ab A un moment, j\u2019en ai eu marre de me sacrifier \u00bb<\/em>, poursuit Rodolphe Lucas Gome, 38 ans, ex-majordome dans un cinq-\u00e9toiles de la c\u00f4te basque, et qui a quitt\u00e9 le secteur fin 2020. \u00ab Je faisais 40-45 heures par semaine, je rempla\u00e7ais les coll\u00e8gues au dernier moment, je disais au revoir \u00e0 tous mes cong\u00e9s pendant l\u2019\u00e9t\u00e9\u2026 Et les heures sup ne sont pas toujours pay\u00e9es. \u00bb<\/em> Depuis, il a cr\u00e9\u00e9 sa soci\u00e9t\u00e9 de marketing num\u00e9rique.<\/p>\n

Aucun d\u2019eux ne dit regretter sa nouvelle vie, m\u00eame Lucie Ha, 30 ans, qui pr\u00e9cise gagner \u00ab un peu moins \u00bb<\/em> aujourd\u2019hui que lorsqu\u2019elle travaillait en salle dans la restauration. Elle officie d\u00e9sormais dans une charcuterie install\u00e9e au sein des halles de Poitiers. <\/strong>\u00ab J\u2019embauche t\u00f4t le matin, mais au moins, j\u2019ai deux jours de repos cons\u00e9cutifs. J\u2019ai mes soir\u00e9es, les horaires sont carr\u00e9s. Pour la vie de couple, \u00e7a change tout \u00bb<\/em>, commente-t-elle.<\/p>\n

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Une maison achet\u00e9e \u00e0 cr\u00e9dit, un CDI \u00e0 l\u2019agence Orpi du centre-ville d\u2019Aurillac, un van am\u00e9nag\u00e9 pour partir en week-end avec son compagnon : telle est la nouvelle vie de Marjolaine Guibal, 30 ans, depuis qu\u2019elle a quitt\u00e9 le monde de l\u2019h\u00f4tellerie. Elle y a pass\u00e9 dix ans, dont plusieurs saisons comme r\u00e9ceptionniste d\u2019un village vacances \u00e0<\/p><\/div>\n