{"id":9721,"date":"2021-11-19T14:50:08","date_gmt":"2021-11-19T13:50:08","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2021\/11\/19\/en-aveyron-nouveau-sursis-pour-la-fonderie-sam_6102818_3234.html"},"modified":"2021-11-19T14:50:08","modified_gmt":"2021-11-19T13:50:08","slug":"en-aveyron-nouveau-sursis-pour-la-fonderie-sam","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/en-aveyron-nouveau-sursis-pour-la-fonderie-sam\/","title":{"rendered":"En Aveyron, nouveau sursis pour la fonderie Sam"},"content":{"rendered":"
Les traits sont tir\u00e9s, le visage ferm\u00e9, les yeux rougis. \u00ab Je ne peux pas parler de soulagement<\/em> \u00bb<\/em>, signale, d\u2019embl\u00e9e, au sortir de l\u2019audience, Ghislaine Gistau, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9e syndicale CGT de la Soci\u00e9t\u00e9 aveyronnaise de m\u00e9tallurgie (SAM), situ\u00e9e \u00e0 Viviez (Aveyron). Sur le perron du tribunal de commerce de Toulouse, qui devait se prononcer ce vendredi sur l\u2019intention de reprise port\u00e9e par l\u2019ancien patron de la fonderie Patrick Bellity, cette salari\u00e9e prend le micro pour se faire entendre des salari\u00e9s attentifs. \u00ab On laisse trois jours \u00e0 Renault, jusqu\u2019\u00e0 mercredi 24 novembre, pour qu\u2019il se positionne \u00bb<\/em>, rapporte-t-elle, des tr\u00e9molos dans la voix. \u00ab<\/em> Soit il accepte de s\u2019engager et le tribunal donne du temps pour concr\u00e9tiser l\u2019offre. Soit, il refuse et le tribunal fixera, vendredi prochain, une nouvelle audience pour annoncer la liquidation s\u00e8che \u00bb<\/em>.<\/p>\n Une d\u00e9cision inattendue qui laisse les salari\u00e9s sous le choc. \u00ab Je ne sais pas quoi dire \u00bb<\/em>, t\u00e9moigne du bout des l\u00e8vres Sandrine, les larmes aux yeux. \u00ab C\u2019est terrible \u00bb.<\/em> David Gistau, repr\u00e9sentant CGT du personnel, lui, est gagn\u00e9 par la col\u00e8re. \u00ab Ce n\u2019est plus possible \u00bb<\/em>, s\u2019emporte-t-il. \u00ab On veut du concret, sauver nos 340 salari\u00e9s, leurs familles et notre territoire. On veut \u00e9viter des drames sociaux et on ne l\u00e2chera rien. \u00bb<\/em><\/p>\n Face \u00e0 cette situation incertaine, les salari\u00e9s de ce fabricant de pi\u00e8ces automobiles plac\u00e9 en redressement judiciaire en d\u00e9cembre 2019 puis en liquidation judiciaire avec poursuite d\u2019activit\u00e9 jusqu\u2019au 10 d\u00e9cembre, votent \u00e0 l\u2019unanimit\u00e9, \u00e0 main lev\u00e9e, le blocage de l\u2019usine d\u00e8s lundi, 5 heures du matin.<\/p>\n Pourtant, la veille, l\u2019espoir animait encore les employ\u00e9s. Car M. Bellity, l\u2019ancien dirigeant de la Sam jusqu\u2019en juin 2016, obtenait le soutien financier de l\u2019Etat, \u00e0 hauteur de 5,5 millions d\u2019euros, dont 4,5 millions d\u2019euros sous forme de pr\u00eats. La r\u00e9gion Occitanie s\u2019\u00e9tait aussi montr\u00e9e favorable \u00e0 cette \u00e9bauche de reprise. Carole Delga, sa pr\u00e9sidente PS, avait fait savoir au Monde<\/em> qu\u2019elle apporterait un soutien financier global de 3,3 millions d\u2019euros.<\/p>\n Mais ces engagements sont conditionn\u00e9s \u00e0 l\u2019accord du constructeur automobile Renault, le client quasi unique de la fonderie, qui doit fixer la feuille de route en volume de commande. En mai, le constructeur garantissait un volume d\u2019activit\u00e9 de 40 millions d\u2019euros de chiffre d\u2019affaires jusqu\u2019au printemps 2022 et le maintien de 250 emplois. \u00ab On veut que Renault respecte ses engagements \u00bb<\/em>, insiste S\u00e9bastien Lallier, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 syndical CGT et secr\u00e9taire du comit\u00e9 social et \u00e9conomique. \u00ab On a \u00e9t\u00e9 les premiers \u00e0 produire des carters de qualit\u00e9 pour la Clio 5 hybride, livr\u00e9s dans les d\u00e9lais. Et aujourd\u2019hui, notre remerciement c\u2019est \u00e7a ? Il faut faire de la Sam un exemple de relocalisation. \u00bb<\/em><\/p>\n\u00ab Il faut faire de la Sam un exemple de relocalisation \u00bb<\/h2>\n