{"id":8460,"date":"2021-01-21T17:49:49","date_gmt":"2021-01-21T16:49:49","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/economie\/article\/2021\/01\/21\/risque-de-penurie-de-carambar-en-raison-d-un-conflit-social-dans-le-nord_6067100_3234.html"},"modified":"2021-01-21T17:49:49","modified_gmt":"2021-01-21T16:49:49","slug":"risque-de-penurie-de-carambar-en-raison-dun-conflit-social-dans-le-nord","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/risque-de-penurie-de-carambar-en-raison-dun-conflit-social-dans-le-nord\/","title":{"rendered":"Risque de p\u00e9nurie de Carambar en raison d\u2019un conflit social dans le Nord"},"content":{"rendered":"
Et si les Carambar disparaissaient momentan\u00e9ment des rayons des supermarch\u00e9s ? Ce n\u2019est pas une blague, mais bien la cons\u00e9quence d\u2019une dizaine de journ\u00e9es de d\u00e9brayage entam\u00e9es depuis la mi-novembre 2020 par une grande partie des 114 salari\u00e9s de l\u2019usine Carambar de Marcq-en-Baroeul, dans le Nord. \u00ab La semaine derni\u00e8re, on devait sortir 120 tonnes de marchandises, on en a fait que 12<\/em>, explique Fay\u00e7al Rahali, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 SUD. Ralentir la production, c\u2019est le seul levier qui nous reste face \u00e0 la direction. \u00bb<\/em><\/p>\n D\u00e9but novembre, le groupe Carambar & Co (marques Lutti, Poulain, Krema, Michoko, Suchard, Malabar\u2026) a annonc\u00e9 le d\u00e9m\u00e9nagement de l\u2019usine vieillissante de Marcq-en-Baroeul \u00e0 8 kilom\u00e8tres de l\u00e0, dans le site Lutti, \u00e0 Bondues, o\u00f9 travaillent d\u00e9j\u00e0 300 salari\u00e9s. Objectif de l\u2019entreprise fran\u00e7aise, cr\u00e9\u00e9e lors du rachat de la marque par la soci\u00e9t\u00e9 d\u2019investissement Eurazeo en 2017, am\u00e9liorer la \u00ab comp\u00e9titivit\u00e9 \u00bb du premier producteur de confiserie fran\u00e7ais.<\/p>\n C\u2019est \u00e0 Bondues que sont notamment produits certains bonbons stars du march\u00e9 fran\u00e7ais comme les Arlequin, Bubblizz ou Koala. Le PDG de Carambar & Co, Thierry Gaillard, a assur\u00e9 aux repr\u00e9sentants syndicaux que le d\u00e9m\u00e9nagement et la fermeture de l\u2019usine de la rue de la Chocolaterie se feraient sans suppressions d\u2019emplois : 105 postes seront propos\u00e9s \u00e0 Bondues pour les 114 CDI salari\u00e9s de Marcq, et 10 postes (pour les non ouvriers) en reclassement sur les cinq autres sites du groupe.<\/p>\n \u00ab Le d\u00e9m\u00e9nagement ne nous pose pas de probl\u00e8me, mais la perte de salaire, si ! Ils ferment l\u2019usine, ils nous licencient, puis nous reprennent \u00e0 Bondues en supprimant une partie de nos primes. Nous allons perdre en moyenne 22 % de notre r\u00e9mun\u00e9ration<\/em>, d\u00e9taille David Poure, d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 FO, syndicat majoritaire dans l\u2019usine marcquoise, construite en 1899, rue de la Chocolaterie. On a entrepris une m\u00e9diation avec la Direction r\u00e9gionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l\u2019emploi,<\/em> qui a admis que ce n\u2019\u00e9tait pas possible de nous baisser ainsi nos salaires. \u00bb<\/em><\/p>\n Le PDG a fait savoir que son groupe \u00e9tait sur un march\u00e9 compliqu\u00e9, concurrentiel, en d\u00e9clin depuis deux ou trois ans. A La Voix du Nord<\/em>, il a pr\u00e9cis\u00e9 : \u00ab Nous faisons des \u00e9conomies d\u2019\u00e9chelle en regroupant tout sur un m\u00eame site. Rappelons-nous qu\u2019en d\u2019autres temps, d\u2019autres actionnaires parlaient de d\u00e9localisation en Pologne ou en Turquie\u2026 \u00bb<\/em> Les salari\u00e9s mettent eux en avant le bon chiffre d\u2019affaires de leur entreprise : 330 millions d\u2019euros pour une production annuelle de Carambar de 7 500 tonnes, soit plus de 80 000 kilom\u00e8tres de barres au caramel et cacao, ou aux fruits produits chaque ann\u00e9e.<\/p>\n Avec ses coll\u00e8gues r\u00e9unis autour de pneus enflamm\u00e9s d\u00e9pos\u00e9s devant l\u2019entr\u00e9e de l\u2019usine marcquoise, Fay\u00e7al Rahali pr\u00e9vient : \u00ab On est pr\u00eats \u00e0 faire des concessions, mais on gagne en moyenne 1 550 euros nets par mois, alors notre seule arme pour n\u00e9gocier, c\u2019est de sortir le moins possible de Carambar, Michoko et Gom\u2019s de l\u2019usine. \u00bb <\/em>L\u2019approvisionnement en lait et graisse a \u00e9t\u00e9 bloqu\u00e9 jusqu\u2019\u00e0 lundi par les gr\u00e9vistes. \u00ab A ce rythme, <\/em>ajoute-t-il, il sera bient\u00f4t plus facile de trouver une PlayStation 5 que des Carambar\u2026 \u00bb<\/em><\/p>\n\u00ab Nous allons perdre en moyenne 22 % de notre r\u00e9mun\u00e9ration \u00bb<\/h2>\n