{"id":13094,"date":"1970-01-01T01:59:59","date_gmt":"1969-12-31T23:59:59","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/idees\/article\/2024\/06\/21\/penibilite-substantif-o-combien-feminin-une-thematique-au-c-ur-de-la-revue-travail-genre-et-societes_6241959_3232.html"},"modified":"1970-01-01T01:59:59","modified_gmt":"1969-12-31T23:59:59","slug":"penibilite-substantif-o-combien-feminin-une-thematique-au-coeur-de-la-revue-travail-genre-et-societes","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/penibilite-substantif-o-combien-feminin-une-thematique-au-coeur-de-la-revue-travail-genre-et-societes\/","title":{"rendered":"P\u00e9nibilit\u00e9, substantif \u00f4 combien f\u00e9minin, une th\u00e9matique au c\u0153ur de la revue \u00ab\u00a0Travail, genre et soci\u00e9t\u00e9s\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
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La revue des revues.<\/strong> Etude apr\u00e8s \u00e9tude, un constat a la vie dure : les conditions de travail des femmes et des hommes ne sont toujours pas \u00e9gales. C\u2019est sur ce sujet, trop souvent d\u00e9laiss\u00e9, que se penche le dernier num\u00e9ro de la revue Travail, genre et soci\u00e9t\u00e9s, <\/em>intitul\u00e9 \u00ab Le genre des p\u00e9nibilit\u00e9s au travail \u00bb (La D\u00e9couverte, 250 p., 27 euros). \u00ab Que ce soit \u00e0 un niveau global ou \u00e0 profession \u00e9gale, elles et ils ne sont pas confront\u00e9.es aux m\u00eames dangers et ne sont pas expos\u00e9.es aux m\u00eames risques et p\u00e9nibilit\u00e9s \u00bb<\/em>, <\/em>mart\u00e8lent d\u00e8s leur introduction la sociologue Delphine Serre et l\u2019\u00e9conomiste Rachel Silvera.<\/p>\n

A tous les niveaux, les femmes sont davantage affect\u00e9es \u00e0 des travaux r\u00e9p\u00e9titifs, isol\u00e9s, avec une faible autonomie et un soutien limit\u00e9 de la hi\u00e9rarchie et des coll\u00e8gues. A la racine du mal : des biais cognitifs et des repr\u00e9sentations genr\u00e9es, invisibilisant la d\u00e9tresse des femmes.<\/p>\n

Pourtant, les cons\u00e9quences en sont bien r\u00e9elles. Et les chiffres alarmants, d\u00e9cryptent les chercheuses. Si l\u2019Agence nationale pour l\u2019am\u00e9lioration des conditions de travail note une baisse salutaire de 27 % des accidents du travail chez les hommes entre 2001 et 2019, elle rel\u00e8ve un bond de 41,6 % chez les femmes. Le manque de visibilit\u00e9 est particuli\u00e8rement pouss\u00e9 dans certains secteurs, comme le soin ou l\u2019aide aux personnes<\/a> \u2013 les notions de vocation et de d\u00e9vouement faisant obstacle \u00e0 toute prise de conscience. M\u00eame constat au niveau juridique : la l\u00e9gislation reste aveugle au genre. En t\u00e9moigne, expliquent les chercheuses, la r\u00e9forme des retraites de 2023, qui peine \u00e0 prendre en compte la p\u00e9nibilit\u00e9 des m\u00e9tiers f\u00e9minis\u00e9s.<\/p>\n

Les enseignantes aussi touch\u00e9es<\/h2>\n

S\u2019appuyant essentiellement sur des enqu\u00eates sociologiques, la revue analyse comment ces p\u00e9nibilit\u00e9s diff\u00e9renci\u00e9es se refl\u00e8tent (ou non) dans diff\u00e9rents dispositifs de pr\u00e9vention et de r\u00e9paration, et dans l\u2019aide syndicale. L\u2019article de la chercheuse Julie Jarty, intitul\u00e9 \u00ab Les p\u00e9nibilit\u00e9s intimes du travail d\u2019enseignante \u00bb, ouvre le dossier central. Loin de sa r\u00e9putation women friendly<\/em>, le m\u00e9tier est peu attractif : les enseignantes sont confront\u00e9es \u00e0 des perspectives de carri\u00e8re plus faibles que les hommes, \u00e0 un morcellement du temps mal pris en compte lorsqu\u2019elles sont m\u00e8res et, parfois, \u00e0 des violences sexuelles.<\/p>\n

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