{"id":12212,"date":"2023-10-13T11:00:05","date_gmt":"2023-10-13T09:00:05","guid":{"rendered":"https:\/\/www.lemonde.fr\/idees\/article\/2023\/10\/13\/la-remise-en-cause-de-nos-schemas-manageriaux-actuels-semble-ineluctable_6194148_3232.html"},"modified":"2023-10-13T11:00:05","modified_gmt":"2023-10-13T09:00:05","slug":"la-remise-en-cause-de-nos-schemas-manageriaux-actuels-semble-ineluctable","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jeunediplome.net\/la-remise-en-cause-de-nos-schemas-manageriaux-actuels-semble-ineluctable\/","title":{"rendered":"\u00ab\u00a0La remise en cause de nos sch\u00e9mas manag\u00e9riaux actuels semble in\u00e9luctable\u00a0\u00bb"},"content":{"rendered":"
S<\/span>\u2019interroger sur les formes d\u2019organisation du travail et le mode de management des entreprises a longtemps \u00e9t\u00e9 une impasse du d\u00e9bat public. Ce constat, pos\u00e9 en ouverture de l\u2019ouvrage collectif Que sait-on du travail ? <\/em>(Presses de Sciences Po, 608 pages, 22 euros), <\/em>\u00e9tablit que, en raison des bouleversements cristallis\u00e9s par la crise du Covid-19, il n\u2019est plus envisageable aujourd\u2019hui de maintenir en l\u2019\u00e9tat nos organisations et nos mani\u00e8res de les faire fonctionner. Pour autant, si la n\u00e9cessit\u00e9 de remise en cause de nos sch\u00e9mas manag\u00e9riaux actuels semble in\u00e9luctable, le chemin \u00e0 emprunter pour y parvenir est nettement plus complexe.<\/p>\n Le temps o\u00f9 Henri Fayol (1841-1925) et Frederick Taylor (1856-1915) d\u00e9finissaient un management d\u00e9personnalis\u00e9, fond\u00e9 sur la proc\u00e9dure, la verticalit\u00e9 et la d\u00e9finition des t\u00e2ches, n\u2019est pas si loin. Les \u00e9volutions de ce mod\u00e8le, finalement assez coh\u00e9rent et, par certains c\u00f4t\u00e9s, efficace, ont am\u00e9lior\u00e9 le concept pour le rendre plus efficient \u2013 ou plus acceptable \u2013, mais ont format\u00e9 les organisations de travail en actant un \u00e9l\u00e9ment central que la crise du Covid-19 a remis en cause : l\u2019unit\u00e9 de lieu, d\u2019action et de temps.<\/p>\n Le management d\u2019aujourd\u2019hui a conserv\u00e9 une dimension \u00ab physique \u00bb d\u00e9terminante. La survenance d\u2019un monde hybride du travail, \u00e0 la fois en pr\u00e9sentiel et \u00e0 distance, vient finalement toucher au c\u0153ur la pens\u00e9e manag\u00e9riale dominante dans sa structure m\u00eame, qui la rendait ins\u00e9parable de l\u2019organisation du travail. Pour le moment, cette transformation profonde concerne un quart des salari\u00e9s, mais cette part pourrait atteindre la moiti\u00e9, selon une enqu\u00eate de 2021 de l\u2019Association nationale des directeurs des ressources humaines.<\/p>\n La r\u00e9alit\u00e9 d\u00e9mographique et la num\u00e9risation acc\u00e9l\u00e9r\u00e9e viennent bousculer un ordre \u00e9tabli que le ch\u00f4mage de masse et les mod\u00e8les de protection sociale avaient gel\u00e9. Depuis les ann\u00e9es 1980, la succession des crises a conduit les organisations \u00e0 maintenir en l\u2019\u00e9tat un fonctionnement manag\u00e9rial parfois contestable mais peu contest\u00e9<\/a>, car centr\u00e9 sur la n\u00e9cessit\u00e9 de trouver puis de conserver un emploi, malgr\u00e9 une insatisfaction grandissante du lien au travail. Le rejet de la r\u00e9forme des retraites semblait dire : \u00ab Travailler plus longtemps, pourquoi pas, mais pas dans ces conditions. \u00bb<\/p>\nNouvelle pens\u00e9e<\/h2>\n