Un « Pacte de croissance » pour l’économie sociale

Un « Pacte de croissance » pour l’économie sociale

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Vous devez présenter ce jeudi 29 novembre le pacte de croissance pour l’économie sociale et solidaire (ESS). Pouvez-vous, en amont, donner votre définition de l’économie sociale et solidaire ?

Christophe Itier.- L’économie sociale et solidaire a été définie par la loi Hamon en 2014, posant pour la première fois un périmètre précis intégrant les grandes familles statutaires de l’ESS – associations, fondations, mutuelles, coopératives – et les entreprises à but lucratif limité. Elle représente aujourd’hui 2,3 millions de salariés.

Jusqu’à présent l’économie sociale et solidaire a été considérée comme une économie alternative. Avec ce pacte de croissance, nous affirmons qu’elle est, au contraire, un pilier de l’économie et de l’entrepreneuriat de demain. A l’heure où nos politiques publiques atteignent parfois leurs limites, nous avons tout à gagner à nous inspirer d’acteurs qui répondent concrètement aux défis sociétaux, sont attractifs et innovent, qui portent les valeurs de responsabilité, d’humanité et d’engagement, qui résistent à la crise et créent des emplois non délocalisables.

Concrètement, quel impact peut-on attendre de l’ESS sur l’emploi ?

Ils sont multiples. Ces dix dernières années, la création d’emploi dans l’économie sociale et solidaire a progressé de 24 % contre seulement 7 % dans le reste de l’économie. Par ailleurs, les entreprises de l’ESS sont en première ligne pour apporter des solutions concrètes face au chômage des jeunes et de longue durée, à l’insertion des personnes en situation de handicap ou victimes de discrimination. Par exemple, des entrepreneurs sociaux, comme Mozaïk RH, ont trouvé un modèle économique en créant un cabinet de recrutement spécialisé dans la lutte contre les discriminations à l’embauche des jeunes des quartiers, qui travaille en étroite collaboration avec les grands groupes. En simplifiant la vie de ces entrepreneurs, en leur donnant les moyens de se développer, le pacte de croissance veut amplifier leur impact positif sur l’emploi. La puissance publique doit se repositionner par rapport à l’écosystème.

Quels seront les grands axes du pacte de croissance ?

Trois grands axes structurent le pacte de croissance. Le premier vise à libérer les énergies des entreprises de l’ESS en consolidant leurs modèles économiques, en facilitant l’accès aux financements et en simplifiant et élargissant l’agrément ESUS [entreprise solidaire d’utilité sociale, cet agrément créé par la loi de 2014 donne accès à des financements spécifiques] aux entreprises du secteur culturel, environnemental et de solidarité internationale.

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LJD

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