Un nouveau contrat pour favoriser l’« accès à l’emploi »
L’une des dernières réformes sociales du quinquennat entre dans sa phase opérationnelle. Annoncés, début novembre 2021, par Emmanuel Macron, les contrats d’engagement jeune vont pouvoir être signés à partir du mardi 1er mars. Le but du dispositif est de favoriser l’« accès à l’emploi » des 16-25 ans et des personnes de moins de 30 ans en situation de handicap qui peinent à se frayer un chemin dans le monde du travail.
L’exécutif a lancé un large appel à la mobilisation, plusieurs membres du gouvernement ayant prévu de se déplacer sur le terrain, mardi, afin de vanter les mérites de cette mesure. La ministre du travail, Elisabeth Borne, a l’intention de se rendre dans les locaux de Yookan, une association consacrée à « l’immersion professionnelle » qui se trouve au cœur du centre commercial Westfield de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Sa venue dans un lieu très fréquenté par les jeunes cherche à démontrer que l’Etat impulse une démarche avec la volonté d’aller à la rencontre des publics concernés.
Le contrat d’engagement s’adresse à tous ceux qui, à l’aube de leur vie d’adulte, ne sont ni en activité ni en formation et ont besoin d’être guidés pour trouver un poste. Ils auront la possibilité de s’inscrire dans un « parcours » de six à douze mois – voire dix-huit, dans certains cas dérogatoires. Un accompagnement d’au moins quinze à vingt heures par semaine leur sera accordé, par le biais, notamment, d’une « mise en activité systématique » (stage en entreprise, préparation à l’entrée dans un centre pour apprentis, service civique…). Une allocation, susceptible d’aller jusqu’à 500 euros par mois, sera attribuée aux individus ayant peu de ressources.
« Une petite révolution »
La réforme obéit à une logique de « devoirs et de droits », comme l’a indiqué M. Macron : les bénéficiaires qui ne font pas preuve d’assiduité cesseront de percevoir l’aide financière. Mis en œuvre par Pôle emploi et par les missions locales, le contrat d’engagement se substitue à la garantie jeunes – un mécanisme analogue dans son principe mais qui apporte un soutien moins fort. Quelque 550 millions d’euros supplémentaires ont été débloqués pour l’exercice 2022, l’objectif étant d’épauler 400 000 individus d’ici à la fin de cette année. Ce n’est pas un plafond, souligne-t-on dans l’entourage de Mme Borne. Sous-entendu : s’il faut aller au-delà, l’exécutif répondra présent, sachant que la cible visée s’avère déjà très ambitieuse et sera donc ardue à atteindre.
Il s’agit d’« une petite révolution », d’après Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi. L’établissement public s’est organisé pour offrir un encadrement resserré – avec un conseiller pour trente jeunes, soit un ratio inédit puisque les agents de l’opérateur sont, en temps ordinaire, amenés à suivre un plus grand nombre d’individus à la recherche d’un poste.
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