Pouvoir d’achat : le gouvernement veut collaborer les entreprises

Pouvoir d’achat : le gouvernement veut collaborer les entreprises

Muriel Pénicaud arrive au ministère du travail pour une réunion avec les partenaires sociaux, le 7 décembre.
Muriel Pénicaud arrive au ministère du travail pour une réunion avec les partenaires sociaux, le 7 décembre. FRANCOIS GUILLOT / AFP

C’est la dernière hypothèse du gouvernement – inspirée par Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France – pour diminuer la colère des « gilets jaunes » à l’approche du week-end de tous les dangers. Le premier ministre, Edouard Philippe, puis son ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et son homologue des comptes publics, Gérald Darmanin, se sont prononcés, jeudi 6 décembre, en faveur d’une prime exceptionnelle versée par les entreprises à leurs salariés. Une réponse à la revendication principale du mouvement : l’augmentation du pouvoir d’achat.

Rassemblés vendredi autour de M. Le Maire, les organisations patronales (Medef, Confédération des PME, Union des entreprises de proximité-U2P, Fédération du commerce et de la distribution…) se sont annoncés prêtes à verser cette prime aux salariés. A condition que ce soit sur la base du volontariat et qu’elle soit totalement défiscalisée et exonérée de cotisations sociales, ce qui implique une modification législative.

Le ministre s’est engagé à l’inscrire dans la loi « le plus rapidement possible », sans doute dans le projet de loi de finances 2019 qui revient à l’Assemblée nationale le 17 décembre, pour que « le plus grand nombre d’entreprises puissent verser cette prime au plus grand nombre de salariés possible ».

« Concertation » in extremis

« Ne l’oublions pas, nous sommes d’abord face à une révolte fiscale que les patrons partagent. La seule solution, c’est de baisser les prélèvements », souligne le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, en rappelant que la France est désormais la championne mondiale de la pression fiscale (46,2 % du PIB). « Les entreprises ne veulent pas être les boucs émissaires. Mais la situation est grave, concède-t-il. Le Medef est prêt à s’engager sur cette prime et sur un versement transport pour les 5 millions de salariés qui n’en bénéficient pas. »

L’idée d’une gratification n’est pas neuve. En 2011, Nicolas Sarkozy avait établi une prime de partage des profits obligatoire, due par les entreprises d’au moins 50 salariés versant à leurs actionnaires des dividendes en hausse. Ministre de l’économie, Emmanuel Macron l’avait supprimée à partir de 2015.

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’est engagé à inscrire « le plus rapidement possible » dans la loi la prime aux salariés.

Lors de la préparation de la loi Pacte, la CPME avait défendu la création d’une prime plafonnée à 1 000 euros par an et versée en une ou plusieurs fois. « Il y a quelques mois, lors des discussions sur l’intéressement et la participationnous proposions une prime annuelle en fonction des marges et plafonnée à 1 000 euros, mais sans période de versement prédéterminée », renchérit Alain Griset, président de l’U2P, qui fédère 2,4 millions de petites entreprises. Mais, comme le patron du Medef, il prévient que les secteurs pénalisés par le mouvement des « gilets jaunes » auront du mal à la verser.

 

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LJD

1 commentaire pour l’instant

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SlayGO6 Publié le4:29 - Déc 7, 2018

Un travailleur à temps complet devrait recevoir un salaire qui lui permet de vivre dignement sans être obligé de quémander des aides de n’importe qui . C’est son droit d’avoir un salaire normal.

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