Les petits pas des syndicats dans le grand chantier de la certification professionnelle
Faire correspondre les diplômes et les titres professionnels à la réalité du marché du travail : telle était la volonté des syndicats, lorsqu’ils ont renforcé leur place dans l’écosystème de la certification professionnelle en 2018. La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a créé un nouveau cadre de référence pour les certifications, qui inclut davantage les partenaires sociaux dans leur création et leur modification.
Les dernières transformations des institutions de la certification font l’objet d’une analyse, dans le « Bulletin de recherches emploi formation » (« Bref ») de septembre du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), par le juriste en droit social Pascal Caillaud. Un domaine par nature complexe, compte tenu de ses nombreux acteurs : 15 577 certifications étaient inscrites au registre national de la certification professionnelle (RNCP) au bilan de 2017. Elles peuvent être décernées par l’Etat (ce sont les diplômes), par des organismes de formation publics ou privés (les titres) ou par des branches professionnelles (les certificats de qualification professionnelle, ou CQP).
Dans un premier temps, les syndicats ont obtenu davantage de reconnaissance au sein de la Commission nationale de la certification professionnelle (CNCP), désormais rattachée à France compétences.
Sur les dix-neuf membres votants, huit représentent aujourd’hui les partenaires sociaux, aux côtés de représentants de l’Etat et des régions : les trois principales organisations d’employeurs (Medef, CPME et U2P), et les cinq grandes organisations de salariés (CFDT, CGT, CGT-FO, CFE-CGC et CFTC). « La place des professionnels dans la construction des certifications posait problème, on a voulu donner aux partenaires sociaux un nouveau rôle d’intermédiation », nous explique Pascal Caillaud.
Les partenaires sociaux pas un bloc homogène
L’ex-CNCP, chargée de valider chaque mois les projets de certifications soumis par les organismes de formation, est aussi responsable de la cohérence globale du système. Avec l’appui des organisations de salariés, cette commission des certifications de France compétences cherche à définir un cadre pour un traitement plus efficace des dossiers. « On construit des doctrines globales sur les niveaux de qualification », explique Christophe Auvray, représentant de la CGT-FO. Les critères communs sont, entre autres : « L’adéquation de l’emploi par rapport au métier, si le diplôme correspond aux qualifications du métier, son adéquation à la validation des acquis de l’expérience (VAE)… », énumère-t-il.
Il vous reste 54.46% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.