Les métiers menacés par l’intelligence artificielle

Les métiers menacés par l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle menace de disparition certains métiers. Cinq d’entre eux sont particulièrement concernés.

L’impact de la révolution digitale, malgré une hausse de la population active, est forte pour certaines professions. « La vague digitale qui engloutira de nombreux emplois risque d’être socialement néfaste si elle n’est pas anticipée », prévient Erwann Tison, directeur des études de l’Institut, et auteur de l’étude.

L’étude rappelle aussi dans son introduction que la vision de l’économiste Keynes était juste. Il « prévoyait que la technologie aurait détruit les emplois aliénants et pénibles. Une intuition qui se révèle exacte : le classement DARES des métiers les plus pénibles se superpose avec celui des métiers menacés. »

La digitalisation prend place :

L’étude met en avant cinq métiers, manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de banque et de l’assurance, et caissiers et employés de libre-service, très fortement menacés. Ce sont « ceux qui sont à la fois directement remis en question par une technologie et qui ont vu leurs effectifs diminuer depuis 30 ans ». Ces métiers représentent près de 2,1 millions d’actifs.

Les effectifs d’employés de banque et d’assurance sont en chute libre depuis 30 ans. 323 000 salariés en 1986, 253 000 en 2016. Et zéro entre 2038 et 2051. « Une véritable extinction prochaine et rapide d’un métier qui embauchait encore près de 2 % de la population active en 1986 », souligne l’étude. Des chiffres révélateurs d’un secteur chahuté par le développement des fintech, et l’apparition de la digitalisation des services bancaires.

Transfert des fonctions

Les employés de la comptabilité ont eux connu une hausse jusqu’en 2004, puis une chute brutale jusqu’en 2016. « La tendance est depuis quelques années à l’externalisation du métier de comptable, à l’instar de celui de secrétaire, où celui-ci est partagé entre plusieurs entreprises afin de mieux en réduire le coût. »

Pour ces métiers, les logiciels intelligents qui effectueront les tâches comptables sans intervention humaine, introduiront une deuxième vague de diminution des effectifs. L’avenir du métier est compromis à moyen terme, et les comptables ou futurs comptables devront envisager une autre orientation au cours de leur carrière.

Au-delà de l’arrivée massive des outils numériques, les secrétaires bureautique et assistantes de direction subissent aussi une « plateformisation de ce métier, c’est-à-dire qu’il n’est plus exercé au sein même des entreprises, mais qu’il est externalisé vers des prestataires de services mutualisant ces actifs et offrant à leurs clients la possibilité de faire appel à eux de manière ponctuelle ».

La suppression des métiers pénibles :

La robotisation et l’arrivée de caisse automatiques ont permis de réduire fortement (-15 %) le nombre de caissiers et employés dans les commerces, passant de 319 000 salariés en 2004 à 270 000 en 2016. Synonyme de gain de temps pour les clients, « pour l’actif occupant, cela signifie la possibilité de ne plus exercer un métier qui figure parmi les 5 plus pénibles selon la DARES (Direction des études et statistiques, ministère du Travail). »

Le métier de manutentionnaire – classé parmi les plus pénibles et les moins sécurisant- connaît la même tendance et ses effectifs ont fondu dans les mêmes proportions sous l’effet de l’arrivée de robots manutentionnaires capables de déplacer de lourdes charges.

Nouveaux métiers et formation

Face à la disparition de certains métiers, l’étude souligne aussi que l’arrivée de l’intelligence artificielle et de la robotique apporte de nouveaux métiers. Géomaticien, ingénieur cloud et virtualisation, coach pour machines… Difficile encore aujourd’hui d’imaginer le contenu précis de ces professions. Mais face à ces évolutions, l’étude invite à mettre en place des possibilités « de se former tout au long de sa vie par la formation professionnelle. Il faut dans permettre aux actifs d’accéder à une palette large de nouvelles compétences leur permettant de devenir « employables, et qui sera une véritable assurance contre le chômage ».

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LJD

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