TechnipFMC face à un grand problème social

TechnipFMC face à un grand problème social

La Tour TechnipFMC, dans le quartier d’affaires de la Défense, près de Paris, en janvier 2018.
La Tour TechnipFMC, dans le quartier d’affaires de la Défense, près de Paris, en janvier 2018. ERIC PIERMONT / AFP

Le groupe a vécu quatre suicides en quatre ans, sur fond de problème essentiellement aigu du secteur lié à l’effondrement du prix du baril.

L’environnement social a été dur chez TechnipFMC en Hexagone, depuis la chute des cours du pétrole en 2015 et l’union du groupe parapétrolier Technip avec le texan FMC Technologies en 2017. « L’entreprise fait face depuis plusieurs années à une crise sociale majeure, avec des burn-out, des risques psychosociaux et plusieurs cas de suicide », compte Irina Azema, secrétaire adjointe CFDT du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

En quatre ans, quatre suicides et un essai ont été classés par les syndicats, qui révoquent une atmosphère toxique. La CFDT et la CGT, majoritaires, ont fait condamner l’entreprise en justice, le 23 mai, pour qu’elle respecte ses engagements en matière de assurance des salariés et de prévention des risques psychosociaux.

Le tribunal de Nanterre a cependant noté les nettes améliorations accomplies par la société dans ce domaine. La direction de TechnipFMC déclare que la condamnation à 5 000 euros d’amende est à mettre en regard des 600 000 euros d’atteintes et intérêts sollicités par les syndicats, preuve, selon elle, que l’entreprise ne manque pas à ses engagements.

Le 20 mai, le parquet de Nanterre a par ailleurs initié une information judiciaire sur les trois suicides qui ont eu lieu entre 2015 et 2017 sur des faits d’homicide involontaire et de harcèlement moral. Les premières auditions devant le juge d’instruction vont avoir lieu aujourd’hui.

« Il est normal de travailler plus que de raison »

Il faut dire que la crise qui a touché le secteur à la suite de la chute du prix du baril en 2015 a été très violente. Surtout dans une entreprise de cadres et d’ingénieurs où les travailleurs ne comptent pas leurs heures. « On fait tous plus de 45 heures par semaine, voire plus en période de gros projets », déclare Christophe Héraud, délégué syndical central CFDT. Il révoque un climat de « réorganisation permanente » qui a débuté bien avant la fusion.

Comme l’a révélé L’Obs en janvier, un travailleur expatrié en Chine qui s’est suicidé en juillet 2015 a posé une missive explicite. « Je ne me sens pas capable de faire tout le travail. Je subis une pression pour tout ce que j’ai à faire et je n’ai pas la capacité qu’il faut pour gérer cette pression », mentionne-il. En juillet 2016, un cadre de l’entreprise se pend dans l’escalier de service de la tour Technip, à la Défense. Son acte est vite reconnu comme un accident du travail. Quelques mois plus tard, au printemps 2017, l’un de ses collègues – qui fut son chef de service – se pend pareillement. Un quatrième suicide est arrivé en mars 2019.

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LJD

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