« Nous ne comprenons pas pourquoi nos domaines skiables feraient peser plus de danger que les théâtres ou les musées »

« Nous ne comprenons pas pourquoi nos domaines skiables feraient peser plus de danger que les théâtres ou les musées »

Tribune. Nous comprenons la gravité de la situation sanitaire. Mais nous ne comprenons pas pourquoi la décision de ne pas ouvrir les domaines skiables à Noël devait être prise avec une telle précipitation. Nous le comprenons d’autant moins qu’une concertation avait été annoncée par le premier ministre et qu’une décision ne devait pas être arrêtée avant le 10 décembre.

Cette accélération aurait pu se justifier par une soudaine aggravation de la pandémie, or c’est l’inverse qui est en train de se produire. Dès lors, nous proposons seulement d’attendre encore deux petites semaines – limite maximum pour lancer la réouverture – pour décider en fonction de l’évolution de la situation sanitaire.

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Nous ne comprenons toujours pas pourquoi nos stations et domaines skiables – pour lesquels nous avons préparé tous ensemble des protocoles complets et jugés crédibles par les pouvoirs publics – feraient peser plus de danger que, par exemple, les théâtres, les cinémas ou les musées qui sont des espaces fermés et le plus souvent réduits.

Alors que les restaurants, les bars et les discothèques y seront fermés comme partout, en quoi la vie et les festivités en station seraient plus risquées qu’ailleurs ? Croit-on sérieusement qu’il serait plus dangereux de circuler le soir de la Saint-Sylvestre dans les rues de La Plagne ou d’Avoriaz qu’aux Champs-Elysées ? Croit-on que les familles se réuniront plus en stations qu’ailleurs en France en cette période de fêtes ?

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Nous comprenons qu’il faille tenir le plus grand compte de l’éventuelle future saturation des hôpitaux locaux, mais les blessés du ski sont traités dans leur très grande majorité dans les centres et les cabinets médicaux de proximité, ils ne vont pratiquement jamais dans les services de réanimation, et les cliniques et centres de soins peuvent les prendre en charge.

Toute une saison en jeu

On nous parle de concertation européenne en soulignant que les stations allemandes vont fermer, mais l’Allemagne ne donne pas le « la » en cette matière, avec moins de 5 % des journées skieurs européennes, là où la France et l’Autriche pèsent chacune plus de 30 % et la Suisse près de 14 % ! Quelle serait la portée de cette concertation si elle aboutissait à faire fermer les stations des autres pays alors que déjà la Suisse et l’Autriche annoncent la réouverture des domaines ?

Nous ne sommes pas des acteurs irresponsables, et nous plaidons pour une solution de sagesse. Les indicateurs sanitaires vont dans le bon sens. Il est donc urgent d’attendre.

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LJD

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