2021, année des « transitions collectives » ?
Carnet de bureau. L’année 2021 verra un nouveau pont construit entre les métiers en tension et la demande d’emploi en facilitant le passage des salariés d’une branche d’activité à une autre sur un même territoire. Le ministère du travail a lancé, samedi 28 novembre, un appel à « manifestation d’intérêt » pour déployer un nouveau dispositif dans des bassins d’emploi pilotes : les « transitions collectives », annoncées par le gouvernement le 26 octobre. La phase expérimentale commence en ce mois de décembre.
Le dispositif ne s’adresse pas aux chômeurs mais aux salariés dont les emplois sont menacés. Il s’agit de leur éviter la case chômage. Destinée à financer des formations longues (jusqu’à vingt-quatre mois) ou certifiantes, cette innovation pourrait être bienvenue face au risque de casse sociale du printemps prochain. « Les premières restructurations lourdes arrivent depuis septembre. Le fait qu’il y ait une deuxième vague sanitaire risque d’augmenter le besoin en reconversions », estime Jean-Marie Thuillier, directeur des mobilités collectives et du développement économique de BPI Group. Selon le dernier bilan du ministère du travail, 657 plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été initiés depuis mars, pour plus de 67 000 ruptures de contrat envisagées.
« C’est moins compliqué d’organiser une transition d’un métier à un autre à l’intérieur d’un même territoire qu’entre deux territoires différents. Notre volonté est de rendre ce dispositif intelligible, accessible », a indiqué à l’agence de presse AEF le président délégué du Medef, Patrick Martin, soulignant l’intérêt de cette nouvelle approche.
« Volontariat »
Les partenaires sociaux se sont entendus début novembre pour finaliser le projet. « Les “transitions collectives” s’inscrivent dans une forme de dialogue social entre les territoires, les entreprises et les salariés, explique Jean-Marie Thuillier. Pour être éligibles, les entreprises [de plus de 300 salariés] doivent signer un accord collectif. »
Sur une plate-forme territoriale, elles transmettent le nombre de leurs emplois menacés aux associations Transitions pro de leur région, qui vont recenser l’ensemble des besoins pour organiser les transitions professionnelles avec l’appui des opérateurs de compétences (OPCO). Chaque région aura la liste des métiers dits « porteurs ». Le salarié est attendu « sur la base du volontariat », précisent les syndicats. Jusqu’à la fin de sa formation, il reste sous contrat avec son entreprise.
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